Comment sera fait le vin de demain.
Le thème de la durabilité occupe une place de plus en plus essentielle dans la viticulture.
Le Valais illustre de façon exemplaire ce que cela signifiera à l’avenir pour les vignerons et vigneronnes suisses.
Le Valais est le canton viticole numéro un en Suisse. Avec une superficie de 5000 ha, il s’agit, et de loin, de la plus grande région viticole du pays. Or, le Valais ne fait pas seulement la course en tête sur le plan de la production, mais aussi dans le domaine du développement durable. La région tout entière entend privilégier une approche viticole partant de la culture de la vigne et reposant sur une production respectueuse de l’humain, de l’environnement et de l’héritage culturel.
Si les mentalités ont changé, c’est grâce au travail inlassable de pionniers comme Olivier Mounir. Le gérant de la Cave du Rhodan à Salgesch (Salquenen) s’est mis dès 2007 à cultiver certaines parcelles de terrain en biodynamie, s’affirmant dès lors comme un précurseur. Après avoir vécu hors canton pour des raisons professionnelles pendant plusieurs années, Olivier Mounir s’est décidé à reprendre le domaine de son père et des frères de celui-ci lors de son retour en Valais, l’esprit alerte et ouvert à la nouveauté. C’est alors qu’il se lança dans une véritable transformation, et cela pour une bonne raison, car le changement climatique et l’érosion laissent de plus en plus de traces. Dans certaines régions d’Espagne ou du sud de la France, le paysage s’est déjà désertifié; et cela pourrait bien être le cas en Suisse dans les années qui viennent. «La quête de durabilité n’est pas un effet de mode ou une tendance marketing», explique le Valaisan. «Il est de notre devoir de sauvegarder la viticulture, et l’agriculture en général, pour nos petits-enfants.»
Ce qui peut être optimisé
Autrement dit, cela signifie cultiver le sol de telle façon que les générations futures puissent elles aussi produire des vins de qualité. Olivier Mounir utilise par exemple de l’humus issu de sa propre production de terreau de vers de terre et proscrit les engrais minéraux, quels qu’ils soient. Mais son exigence en matière de durabilité ne s’arrête pas là. La Cave du Rhodan est ainsi approvisionnée en énergie produite par des panneaux photovoltaïques. Étant donné que la culture de la vigne nécessite un apport en eau, Olivier Mounir utilise un système d’irrigation en goutte à goutte efficace. De plus, les moutons effectuent un travail de reverdissement en broutant les mauvaises herbes et en les effeuillant, tout en fertilisant le sol au passage.
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L’exploitation s’est également mise à l’heure de la mobilité électrique, notamment pour les outils de travail comme la chenille électrique et la tondeuse à fil. De même, le personnel se déplace en voiture électrique dans l’exploitation. Olivier Mounir l’affirme, «la durabilité n’a de sens que si nous nous y engageons pleinement. Cela ne sert à rien de produire bio, si c’est pour sillonner les rangées de vignes en tracteur à moteur diesel.» Pour le viticulteur, le terme de durabilité dépasse largement le seul domaine de la nature. «Cela concerne également notre façon d’agir avec l’équipe, notre stratégie d’investissements durable et notre passion pour le vin, qui nous incite chaque jour à devenir meilleurs», explique-t-il. Concrètement, l’entrepreneur promeut par exemple l’égalité des chances et la sécurité sur le lieu de travail. Il a mis en place des horaires de travail flexibles, notamment pour les personnes revenant d’un congé longue durée, afin de mieux concilier vie professionnelle et vie privée.
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Près de 20 exploitations à travers le canton se sont déjà engagées sur la voie d’une viticulture durable. Les produits issus de cette démarche ne sont pas seulement disponibles en ligne ou sur place, mais on peut également les découvrir de multiples façons, comme par exemple des dégustations classiques dans les chais; les personnes intéressées pourront découvrir et goûter les différents cépages avec le très pratique Valais Wine Pass. Le Chemin du Vignoble, qui relie Martigny à Leuk (Loèche), s’adresse aux randonneurs et aux cyclotouristes. Ces derniers ont la possibilité de parcourir ce trajet en deux étapes, de Martigny à Sion et de Sion à Leuk (Loèche). Une promenade sur le sentier viticole est également très jolie. Le vin accompagne les délicieuses spécialités valaisannes dans de nombreux restaurants, notamment dans ceux qui arborent le label «Saveurs du Valais».
En dépit des résultats impressionnants, les efforts entrepris par Olivier Mounir pour plus de durabilité ne s’arrêtent pas là. Il est prévu notamment d’installer un toit solaire pliant ayant différents avantages, comme le fait de réguler la lumière, d’apporter de l’ombre et de fournir de l’énergie. À plus longue échéance, Olivier Mounir voit également le métier de vigneron se robotiser. «La tendance va dans cette direction. Les chercheurs travaillent également sur des cépages résistants qui n’auraient pratiquement plus besoin de protection phytosanitaire.» Pour autant, Olivier Mounir en est certain : en dépit des progrès technologiques, la composante humaine restera toujours essentielle dans chaque région viticole. «Ce sont les artisans du vin qui font la différence!»
Textes : Ringier en collaboration avec Valais/Wallis Promotion Photos : © Switzerland Tourism - André Meier et © Thomas Wyss
Publication : septembre 2022
Des chercheurs en campagne
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